[X] Dormant

Sabi dormait.

Tout au fond du magasin, les pieds sur son bureau, une bière par terre, il semblait presque mort. La tête tombant vers le bas, la respiration sifflante, il n’était pas l’effrayant bonhomme barbu qu’il pouvait être une fois réveillé.

Sur son bureau, plusieurs autres bouteilles de bière vide, un cendrier remplis de mégot et de fin de roulés qui ne semblait pas avoir contenu que du tabac. En dessous du bureau, des crochets en fer spécialement posés par Sabi portaient un fusil à pompe.

Il y en avait d’autres à plusieurs endroits, disposés de façon à survivre à un assaut contre sa personne. C’est aussi pour cela que les devantures de son magasin, où s’étalait en lettres bleues « Sabi Antiquités », étaient des vitres pare-balle.

Il y avait aussi, sur le mur près du bureau, un écran reliant à une caméra qui filmait apparemment l’entrée du magasin. Mais c’était une caméra de façade, il pouvait très bien changer l’image pour qu’elle affiche alors tout ce que filmaient les dizaines de caméras cachées dans la rue.

Et, lorsqu’il s’endormait comme maintenant, un système de détection infrarouge bipait dès que quelqu’un s’approchait de la porte. Puis, il y avait la petite cloche quand on l’ouvrait, mais ça, ce n’était que du cinéma.

Son magasin était organisé de façon à pouvoir être le premier à tirer. C’était un long rectangle presque complètement envahis par des antiquités de tous les pays du monde –ce qui attirait quelques véritables clients. Quand on arrivait à se glisser dans une allée, tout au bout seulement, on voyait le bureau de Sabi. Ce qui en cas d’attaque lui donnait un énorme avantage.

Mais pour le moment, le russe ne faisait que dormir.

Hank sortait du Bar,autant dire que son état était plutôt désastreux, on pouvait dire aussi qu'il s'était perdu dans Kyoto et qu'il ne savait pas vraiment où il était, il vit ce magasin d'antiquité encore ouvert avec un barbu qui dormais au fond...étant le seul magasin d'ouvert à cette heure il décida d'y entrer pour demander son chemin.
Quand il poussa la porte une odeur qu'il connaissait bien le pris au nez...pas celle des substances prohibées qu'avait l'air de consommer le propriétaire...mais celle de la poudre, et une forte odeur de chevrotine...
"Merde dans quoi j'me suis fourré moi encore..."
Il s'approcha du Bureau de l'antiquaire et toqua sur une étagère afin de faire par de sa présence au propriétaire des lieux.
"Heu s'cuse moi m'sieur...?"

« Hummmmpfff…. » Fit le bonhomme, en ouvrant un œil.

Puis, baillant et s’étirant, il ouvrit les deux yeux et se massa la tête. Il se rétablit sur sa chaise et les pieds claquèrent contre le sol.

Encore un peu « dans le paté » -comme on dit-, il grommela : « J’peux faire quelque chose pour vous ? »

En attendant une réponse, il fouina dans ses poches pour sortir une cigarette qu’il alluma. Il souffla la fumée tranquillement. Il gardait un bras en dessous du bureau, la main posé sur la gâchette de son fusil.

Hank ralluma le cône qu'il avait au coin de la bouche et répondit à Sabi
"Ben on vas dire que je suis arrivé à Kyoto y'a pas longtemps et j'suis un peut paumer et je cherche le..."
"...Dojo...putain mais quel crétin..."
Hank se ravisa et fini par demander ou était La forêt de Kyoto...Il sentait qu'il y avait quelque chose de pas très Catholique ici...la forme de la pièce l'avait interpelé...pour lui on se serrais crus dans un stand de tir...et cette odeur de Chevrotine qui se s'était accentuer quand il s'est approché du Russe...tout ça ne le laissait pas très serins...mais après tout...il avait encore son Beretta et un chargeur plein...au cas ou...

De la main qui n’était pas sous la table, il gratta sa barbe, l’air penseur. « Et bien… » Il enleva la cigarette de ses lèvres et fit tomber la cendre.

« La forêt de Kyoto, c’est un peu vague ce que vous demandez. Je dois avoir un plan de la ville quelque part.»

Il re-coinça la cigarette dans sa bouche et s’en alla fouiller dans une étagère, sans quitter l’inconnu bien longtemps des yeux. Il était facile de voir le holster sur son torse, à travers sa chemise, si on avait des yeux bien entrainés.

« Ah ! Voila… »

Il tira un vieux plan poussiéreux qu’il tapota contre sa jambe tandis qu’il allait se rasseoir. Sur son bureau, il poussa le cendrier et les quelques bibelots puis il étala la grande carte, qui devait bien avoir dix ans d’âge.

« C’est vers où ? »

Il remit la main sous la table, sur le fusil à pompe et, de cette belle voix grave qui faisait trembler même les masters, il demanda : « Vous n’êtes pas là pour me chercher des ennuis, hein ? »

Hank ne préféra pas prendre de risque il ne savait pas à qui il avait à faire...en même temps il n'était là que pour demander son chemin...
"Ben pourquoi j'irais chercher des ennuis à un antiquaire....?"
"Surtout un Antiquaire qui a des armes un peut partout dans son bouclar et qui en à une sur lui et une autre juste dans la main..."
Hank réfléchit enfin essaya de réfléchir car son état ne lui permettait pas vraiment de gamberger énormément...
Le faite que l'autre tienne une arme qui pourrait le couper en deux avec un simple tire ne l'enchantait pas vraiment...
"Dit...? Ca serrais trop en demander que t'arrête de de tripoter c'fusil...on vas dire que ça donne pas trop confiance là..."
Hank pris le ton le plus aimable qu'il pus...chez lui c'était une manie de tutoyer les gens...ce qui démontrait de son éternel familiarité même avec les inconnus...il avait vécus pendant plusieurs années dans un monde ou on entend plus de coup de feu et de cris d'agonie que de paroles...

Il sourit, d’un sourire mauvais, à travers sa barbe blonde. Alors, il avait remarqué l’arme, donc, il avait l’œil avertit :

« Ecoutez, c’est un peu ma garanti de survie, j’en ai assez des gens qui viennent attaquer mon magasin. »

Il attrapa sa cigarette à moitié-fumé de ses lèvres et l’éteignit dans le cendrier.

« Mettons les choses eu clair, si vous le voulez bien. » De sa main libre, il fouilla dans sa veste et sortit son arme. « C’est un SIG SP 2340, si vous vous posez la question. »

Il posa l’arme sur la table la table, gardant une main dessus :
« Vous êtes armé ? »

Il ne le laissa pas répondre et continua : « Maintenant, qu’est-ce que vous me voulez vraiment ? »

Hank répondit positivement à la première question du Russe et sortit le Beretta de sa veste en le tenant par le canon afin de montrer qu'il ne contait pas s'en servir contre son interlocuteur, il enleva même le chargeur et la balle qu'il y avait dans la culasse.
"Voilà j'ai que cette arme sur moi et je n'sui pas venu chercher des emmerdes"
"J'en ai déjà assez comme ça..."
Il se dit qu'il pourrait peut être en profiter pour lui acheter des armes s'il en vendait.
"Ben...à la base je suis vraiment venu pour demander mon ch'min mais maintenant que j'y pense je me demandait si vous auriez un AK 47 à vendre et un paire de UZI?
J'ai modifier la cadence de tire de mon AK et ça a exploser le compartiment à chargeur...
Il se souvint de la scène lorsque le chargeur parti lui écraser l'orteil à toute vitesse et qu'il se mis à sautiller en se tenant le pied droit et injuriant à tord et à travers devant son mannequin d'essai...

Il se gratta un peu la barbe, avec un soupir.
« D’ordinaire, ce n’est pas ce que je vends… » Il ouvrit le tiroir de son bureau qui contenait une grosse console de commande. Il appuya sur un bouton et un « clack » signala que la porte d’entrée avait été verrouillée. « Mais on va dire que je tombe souvent sur des armes dont je ne me sers pas. »

Sabi se leva, il était grand et tout en muscle malgré son âge. « On va sortir par la porte de derrière. » Il attrapa son arme et la rangea dans le holster, en prenant soin de le boutonner. Lui-même ne savait pas pourquoi mais il ne pensait pas qu’Hank ne lui voulait pas de mal. Et les profits adoucissaient son caractère.

Il fit un signe de tête à Hank et s’aventura vers le fond du magasin. Cachée derrière une armure de samouraï et tout à un tas d’objets appartenant au passé nippon, il y avait une petite porte. Il sortir les clés d’une poche de son jean et déverrouilla plusieurs serrures.

Derrière, il y avait un petit corridor qui menait d’un côté à un escalier, sans doute pour monter aux appartements de Sabi, et de l’autre à une petite porte. Le russe attendit qu’Hank soit passée pour verrouiller de nouveau la porte. On pouvait maintenant bien voir la grosse porte blindée et l’écran, sans doute relié à une caméra cachée, qui fixait le magasin.

Celui qui n’aurait pas su la dangerosité de sa vie l’aurait crû paranoïaque.

« Par là. » Il déverrouilla la deuxième porte du couloir qui était à l’image de la première. Elle menait dehors dans la rue via trois petites marches. Sabi prit encore du temps à tout verrouiller avant de s’avancer dans la rue sombre.

Il trouva le moyen en marchant d’allumer une autre cigarette et de parler. « Vous avez l’air nouveau en ville, vous ne savez pas qui je suis après tout. »

Ils n’eurent pas le temps de discuter plus, ils arrivaient déjà devant une autre porte. Après déverrouillage en règle, Sabi fit passer Hank en premier et puis le suivit. Ce n’était au départ qu’une petite pièce sans âme, à la peinture blanche défraichie. Il y avait une seule autre porte, d’un vert assez ignoble. Sabi la poussa et invita Hank à le suivre.

Ils arrivèrent dans une autre pièce aux murs blancs, remplie de matériel informatique. Dans un coin, apparemment en train d’écrire un programme, une jeune femme, qui n’avait pas plus de trente ans. Sur un lit de fortune, c’était un homme aussi jeune qui dormait.

Elle leva à peine les yeux de son ordinateur pour les regarder. « L’informatique, c’est l’avenir. » dit Sabi. « Mais les armes aussi. »

Il le guida jusqu’à une autre pièce sombre. Lorsqu’il alluma la lumière, on vit clairement sur tous les murs de la pièce des étagères garnies d’arme en tout genre : revolver, mitraillette, couteau, grenades et même des lampes torches et trois gilets par balle. Dans un coin, il y avait même un lance-roquette. De quoi tenir un petit siège – mais pas un commerce.

Sabi adressa d’une voix forte quelques mots en russe et la jeune femme arriva dans la pièce, elle avait l’air encore plus morte que devant ses écrans d’ordinateur. Il continua à lui parler et on put saisir « Kalachnikov ».

Elle sembla un peu perplexe et puis compris finalement, elle s’avança vers une étagère, semblant connaître parfaitement l'emplacement des choses et en sortit un AK 101 qui semblait disproportionné par rapport à elle. Elle l’amena à Sabi :

« Ah, pas d’AK47 en magasin mais cet AK101. »

Il eut un sourire et dit encore quelques mots en Russe. En attendant, il posa le fusil d’assaut sur une étagère vide près de lui. Elle revint avec deux UZI.

« Ca par contre, on a. » Il lui prit des mains et grogna quelques mots, elle fila dans la salle aux ordinateurs. Il posa là aussi les deux uzi à côté de lui.

« Le prix habituel pour ce genre de chose. Je fournis les munitions. » Il éteignit ce qu’il restait de sa cigarette sur l’étagère. « Soit vous payez maintenant, soit vous payez demain midi. Mais pas plus tard et je veux le compte rond. »

-Alors, je ne suis pas une trafiquante d’arme, donc aucune idée du prix que ça peut couter.

Hank était comme un enfant la veille de Noël...il foura sa main dans une poche et sortit le reste d'une liasse de Billets, il devait y avoir de quoi payer les deux uzi et les munition mais pas le AK101, il réfléchit un moment puis se dit que la cocaïne pourrait l'intéresser...il pris le sac à dos où il cachait la drogue et dit au barbu qu'il pouvait payer avec "ça"...
"Donc voila j'peut compléter avec ce sac de cock', y'en a pour un kilo à peut près...c'est tout ce que j'ai..."
Il finit sa phrase en donnant une tape dans le sac qui lui projeta un nuage de blanche en pleine figure,surpris, il tomba en arrière et atterrit sur son arrière train et toussota quelques secondes...il se releva en titubant...autant dire qu'il en avait pris un coup dans le nez...
Il articula avec difficulté un "Alors...? ça...marche??"

« Voyons voir. »

Avec un regard avide, Sabi attrapa la liasse de billet et la compta, d’une main experte. Il ne voulait pas savoir où il avait eu tout cet argent, ça ne le concernait en rien et même s’i ls’agissait de l’argent du crime, il n’allait pas s’en offusquer. Peu importait qui était mort, qui avait été volé : s’il y avait jamais eu une once de bien dans l’âme du Russe, les billets l’avait tué dès la première fois où il en avait eu pour lui – et Dieu savait que cela faisait longtemps.

Il plia la liasse et la fourra dans la poche arrière de son jean et releva à peine les yeux : « Laissez-moi juger de la qualité du produit. »

Il attrapa le sac de cocaïne qu’il posa sur l’étagère. Il saisit un couteau papillon qui était à côté et se servit de la lame pour attraper un peu de poudre qu’il étala sur le bois brut. Il en fit une ligne parfaite et roula un billet, sortit de sa poche, en un fin tube. Il gueula encore en Russe et la fille revint. Quand elle vit la ligne, elle recula mais il l’attrapa par le poignet il la tira près de l’étagère. Elle le supplia et tenta de s’enfuir. Enervé qu’on lui résiste, il lui envoya une terrible gifle qui la fit tomber par terre et marqua son visage.

Cela eut aussi pour effet de lui faire tourner les yeux vers Hank, au visage vaguement blanchâtre. Il eut un sourire monstrueux en le regardant. Sans doute avait-il inhalé de la poudre. L’effet par inhalation se faisait sentir au bout de deux minutes, en général : « Avait vous déjà pris des rails de speed auparavant ? Vous allez vite ressentir les effets. »

Il refit tomber sa ligne dans le sac et regarda le garçon avec un sourire : « Ok, deal conclu ». Il tourna les yeux vers la fille, qui s’était réfugié dans un coin de la pièce, et l’agressa en russe avec une voix à faire trembler le plus courageux de tous les hommes. Elle eut un petit cri et partit en courant. Quand elle revint, elle avait un grand sac de sport rouge d’une célèbre marque à virgule.

Il déposa lui-même les armes dedans et ensuite les munitions. Il le jeta droit dans les bras d’Hank, avec force malgré le poids de l’ensemble.

« Partez, maintenant. Elle va vous raccompagner. »

Cela faisait déjà trop longtemps qu’il était là, après tout.

Hank sortit un de ces join déjà roulé,il l'allume et souffle un nuage qui commence à envahir la pièce...il fronça les sourcils quand il vit ce Russe gifler la jeune femme...mais ne valait mieux pas pour lui qu'il l'ouvre...
"On va dire que la blanche c'est pas mon trip,j'suis plutôt dans les délires qui ralentissent le cerveau...les trucs qui détendent quoi..."
il vérifie que les armes sont en état de fonctionner...
"C'est bon elles sont fiable...ça marche..."
Il attrape le sac et fait signe d'adieu au Russe en ajoutant:
"T'sais le respect ne se gagne pas par la peur...cogite là dessus..."
Il refait tout le chemin inverse accompagner de la jeune femme en grommelant quelques jurons à l'encontre du chemins qu'il trouvait long et pénible.