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- Mission 2 : Le gérant d'un tout nouveau petit dojo d'assasinat commence à prendre la grosse tête et ses fanfaronnades commencent à être dangereuses pour tout ceux du milieu. Assurez vous qu'il se calme un peu ...
Il faisait beau, il faisait chaud.
Rien à voir avec les journées pluvieuses auxquelles l’on avait eu droit le reste de la semaine.
Il était assis sur un banc, seul, un peu raide, et plutôt avachi. La tête entre ses mains, et les coudes sur les genoux. Penché. Il réfléchissait. Il avait pu mettre la main sur l’email qu’on lui avait envoyé. Et dès ce moment, les rouages de son cerveau avaient commencé leur travail. Cela faisait quelques jours qu’il avait commencé son œuvre, comme il l’appelait. Mais tout ceci se finirait ce soir, la préparation achevée il ne lui restait plus qu’à apporter le coup de grâce.
Les premières heures il s’était contenté d’enregistrer les données dans sa tête, puis de supprimer toute trace de son passage et de l’email sur le serveur. Il se moquait bien se savoir comment son contact avait pu obtenir ces informations. Tout ce qui lui importait maintenant, c’est de mener à bien et dans les plus brefs délais cette affaire. Il savait. Il était conscient du fait que de sa réussite à cette mission dépendrait son entrevue avec Ogata, et que de cette entrevue dépendrait ce qu’il aurait à penser les jours prochains.
Il ne voulait pas oublier tout ça. Il ne le pouvait pas, il n’avait plus le choix.
L’autre dojo se trouvait dans un des quartiers en vue de Kyoko.
Au cours de la première journée, il avait fait le parallèle entre les plans qu’il avait eu sous les yeux, et le bâtiment devant lequel il était passé. Et lorsqu’il avait eu sous les yeux tous les éléments nécessaires, la traque avait pu commencer.
Il marchait le long de cette avenue encombrée. Il était six heures du soir, et l’on était bien évidemment en heure de pointe. Roran réprima un grincement de dents, mais c’était quitte ou double. Il se rendit dans un bar, commandant un café. Il ressemblait à n’importe quel jeune cadre bien élevé habitué des lieux. Avec peut être les traits un peu plus émaciés que la normale, peut-être. Il tenait un journal aussi, parfaisant le tableau de ce qu’il aurait pu être dans une autre vie. Une minute.
Il tournait les pages, comme absorbé dans ce qu’il avait sous les yeux. Les secondes s’égrenaient, comme à leur habitude. Lentement. 30 secondes.
Il repensait à comment il avait pénétré dans l’enceinte de leur bâtiment seulement une heure auparavant. A la façon dont le garde avait écarquillé les yeux, morts, quand il l’avait surpris. Et tué. A comment il avait placé des bombes dans chacune des pièces principales du dojo …
Une seconde.
« - Baoooom !! »Comme tout le monde il sursauta, et se tourna vers l’origine du bruit. On avait même pu entendre des fenêtres imploser sous le souffle de l'explosion. Et comme tout le monde il sorti du bar, observant la fumée qui s’élevaient dans l’obscurité. C’était finit.
L’acte premier venait de se clôturer.
Il salua, et disparu.
Il n’avait pas besoin de plus, il ne serait pas aisé pour le gérant de refaire une congrégation comme celle-ci aussi facilement. De plus, une petite surprise l’attendait. Chez lui. En privé. Là ou personne n’aurait du mettre les pieds. Sauf lui.
L’appartement n’était pas luxueux. Voilà quelle avait été la conclusion de Roran lorsqu’il l’avait visité la première fois. Crocheter la serrure n’avait pas été difficile, le bois était vieux et le pêne avait cédé en moins de vingt secondes. Sans bavure. Aucune trace d’effraction ne pourrait être trouvée, après ça.
La petite fille dormait, ses cheveux épars flottaient sur l’oreiller ; alors qu’elle se trouvait déjà au pays des songes. La mère elle aussi dormait. Mais d’une autre façon.
Il avait fait un détour par sa chambre à coucher. L’homme ne devait pas rentrer avant deux bonnes heures, tel un bon petit fonctionnaire, il avait dit à celle qui partageait ses jours qu’il avait une réunion importante. Et qu’il rentrerait tard, très tard. Elle ne devait donc pas l’attendre. Elle avait veillée, mais le sommeil l’avait emporté.
Roran se tenait prés d’elle, d’un geste mesuré, presque comme l’aurait fait un amant, il lui caressa la joue. Tendrement. Il posa ses mains sur ses cheveux, en les faisant glisser entre ses doigts. De l’autre il soutenait sa nuque. Il l’embrassa.
Elle écarquilla les yeux, se cambra. Un dernier souffle de vie sortant de ses poumons.
La ciguë avait rapidement fait son œuvre, elle n’avait pu deviner, ni se débattre ; et lui avait pris le soin d'enfiler des gants en latex avant toute chose. Il déposa entre ses doigts une photo … Il l’avait prise le premier jour, lorsqu’il avait fait son repérage personnel des lieux. Elle montrait son mari, son enfant et elle, dans une des grandes artères de la ville. Passant devant le dojo l’air de rien. Le message était plus que clair, limpide, et sans empreintes digitales.
La fillette expira plus bruyamment. Elle toussa. Mais sa mère ne pouvait plus l’entendre. Il quitta la chambre. Il quitta les lieux. Sans un bruit, telle l’ombre qu’il était devenu. L’avertissement était posé et l’homme n’aurait pas le choix. Aussi fort qu’il soit, un homme privé de ceux qu’il aime est un homme brisé.
Et roran le savait plus que quiconque, à son avantage.
Sam 5 Jan - 3:19
